Nicolas RAYNAUD - Boissellier conteur

 

Après un apprentissage du travail du bois avec des outils à main auprès d’un compagnon des communautés de Lanza Del Vasto, et vingts années de recherches passionnées, de rencontres, d'expérimentations, je propose des démonstrations de boissellerie et de travail au tour à perche.

Cette technique, très liée au monde rural, a été utilisée des gaulois jusqu’à la dernière guerre, pour fabriquer de nombreux objets et outils : râteaux, tabourets, manches, échelles, vaisselle, sabots, arcs, seaux, tavaillons, etc…

Cette technique est très singulière car on n’utilise pas de planches, on travaille directement à partir de troncs d’arbre que l’on fend pour bien suivre le fil du bois, produisant ainsi des pièces à la fois solides, souples et étanches; puis que l’on taille à la doloire, à la plane, à l’herminette...

 

Au delà d’une démonstration, je veux partager mon goût pour ces gestes séculaires, ces outils simples et puissants, ces formes vivantes issues de l’alliance de la nature et du travail des hommes, et cette ambiance riche en sons, en odeurs, en matières.

 

D'abord parti dans des études scientifiques en liens avec les techniques et l'écologie (Bac E et Deug de géologie-biologie), j'ai eu l'appel fort de vivre l'écologie plutôt que de l'étudier. Je suis parti à la rencontre de personnes, de familles ayant fait des choix de simplicité dans leur mode de production, d'abord dans l'agriculture, dans une ferme dans les corbières qui travaillait tout à traction animale, puis la rencontre avec les différentes communautés de l'arche où je peux dire que je suis tombé amoureux en entrant dans l'atelier du menuisier, avec les différents établis, les rabots et ciseaux à bois alignés sur les étagères.

J'ai grandi adolescent juste à côté de la ferme de mes grand-parents, où la personnalité de mon grand-père, paysans-sculpteur-forgeron, éternel bricoleur, mais aussi usé par les épreuves de la vie et l'alcoolisme, m'a beaucoup fasciné; et l'atelier et ses outils étaient un espace mythique, où ces amas de ferrailles et de branches, avec sous les couches copeaux et de poussières surannées, les divers clous, écrous et rondelles tombés au sol au long d'une vie, devenaient un potentiel de bidouillages salvateurs et de créations inspirées!

Je pense qu'en entrant dans l'atelier du compagnon de l'arche plusieurs années plus tard, cette fibre d'artisan s'est réveillée et ne m'a plus quitté.